26.3.08

Un bon exemple de l'incohérence française : Jean-Michel Aphatie

C'est dans son dernier article.

Dans un premier temps, il explique son hostilité envers la dette et les déficits de l'Etat (bravo !) :
Je crois, en effet, qu'il est chaque jour plus dangereux et néfaste pour la communauté française de voir l'Etat français dépenser durablement, c'est à dire depuis trente ans, plus d'argent qu'il n'en a.
Dans un second temps, il indique qu'il est pour la "solidarité" forcée :
Deux institutions illustrent la solidarité sur laquelle s'est fondée la société française d'après guerre. Il s'agit de la sécurité sociale, qui instaure une solidarité des Français devant la maladie, et du régime des retraites par répartition qui instaure lui une solidarité des générations. Ces deux institutions doivent être défendues, et elles ne peuvent l'être que par le prélèvement public sur le patrimoine de chacun, et en fonction des capacités de chacun.
Il fait partie de ces très nombreuses personnes qui n'ont jamais pris la peine de réfléchir un tant soit peu sur l'action humaine, ses motivations, ses conséquences. Qui confondent solidarité et spoliation. Qui ne voient pas le lien de cause à effet entre spoliation et endettement. Ils tentent de concilier l'inconciliable : la légitimité du vol, la modération des voleurs et la complaisance (l'apathie ?) des volés. Ils veulent l'impossible : la justice (prétendument) sociale, (forcément) redistributive, et la bonne santé des finances. Autant demander à l'eau de ne pas mouiller et au feu de ne pas brûler. Et au politicien de ne pas mentir et de ne pas voler.

Le pire est sans doute quand ce pauvre monsieur Aphatie prend la peine, très sérieusement, de se justifier (et de justifier l'existence des "institutions" spoliatrices made in France) quand les collectivistes l'accusent de libéralisme ! Il n'y a guère qu'en France qu'on puisse s'abandonner à un tel niveau d'abaissement et d'irrationalité. Bientôt on sera obligés de s'excuser pour le peu d'argent qu'on nous laisse et le peu de liberté qu'il nous reste. Et peut-être que monsieur Aphatie nous expliquera doctement combien nous sommes coupables de lèse-solidarité parce que les zeks que nous sommes refusent d'être volés et saignés.

3 commentaires:

BLOmiG a dit...

Je te trouve dure pour JM Apathie.
C'est une grande question que celle de la cohérence idéologique...je prépare un article là-dessus, à propos du bouquin de Pascal Salin.

En gros, pascal salin explique que le vrai libéral est humaniste, et déroule sa pensée suivant une logique toute simple : les principes sont posés (les principes libéraux, quasiment inattaquables) et le reste doit se construire à partir de ça.
Il critiquent les libéraux "pragmatiques", qui mettent un peu de libéralisme là où ça leur plait, en les accusant de laisser de la place à l'arbitraire. Ce que tu reproches à JM Apathie.
Je suis d'accord avec toi sur le fond : on doit à un moment clarifier sa position idéologique, et sortir du politiquement correct qui encense systématiquement toute action parée du mot de "solidarité".
Mais il faut écouter ceux qui sont capables d'entendre un message libéral : sinon, cela veut dire qu'on ne discute ni avec les collectivistes forcenés, ni avec les gens pragmatiques. Je pense qu'il faut justement, sur la manière d'agir, sur le plan d'action en direction d'une société réellement libérale, laisser la porte ouverte au compromis.
Si libéralisme ne doit pas être un gros mot, compromis non plus. Les sociétés sont nécessairement composées d'avis contradictoires, et l'action politique doit en tenir compte, non ?
merci en tout cas pour ce billet !

Laure Allibert a dit...

Je sais que je suis un peu dure avec Aphatie, mais qui aime bien châtie bien... Je me place ici sur le terrain idéologique plutôt que sur le terrain politique, qui est celui du compromis.

Jean a dit...

C'est hélas typiquement français, ces penseurs qui ont le QI sans cesse entre deux chaises...